Ce grand espace de vie peut-il se refaire une jeunesse en gardant le mobilier existant ou en le customisant ? Les flux de circulation pourraient être revus malgré une cheminée existante ; le salon n’est pas cocoon, mais est-il modulable ? La lumière : peut-on y faire quelque chose quand les plafonds sont bas ? Le couloir donne un accès direct sur la pièce de vie et manque de rangement… la cuisine est veillotte mais la contenance, convenable. Aime-t-on cuisiner ? « Certains objets de nos voyages nous tiennent à cœur » : comment les valoriser ? Bref, plusieurs gammes à harmoniser en réinterprétant une partition singulière : celle d’une nouvelle page à écrire tel un nouvel épisode de vie.
MON CHALLENGE : que l’intérieur exprime l’extérieur où la forme se révèle…
Nous sommes dans une ancienne ferme Alsacienne de 130 m2, chez des passionnés de l’île de beauté. Quoi de mieux comme premier fil conducteur pour interpréter un décor de charme sur cette thématique ?
Dès l’heure de conseil à domicile, je m’aperçois des contraintes de ce projet : des teintes de mur qui plombent la lumière, des objets encombrants qui demandent une nouvelle énergie, des motifs qui ont du mal à communiquer entre-eux etc… Au détour de cet état des lieux, je découvre une magnifique collection de tableaux signée de L’artiste Corse, Michèle MELLARONI. Des peintures faites mains et peintes sur fibres naturelles… Yes, J’ai trouvé mon fil rouge !
Son opulente végétation fait de la Corse, une île verte : maquis, olivier, chêne-vert, chêne-liège, figuier de barbarie, eucalyptus, du littoral aux sommets, les fleurs se répandent parfois en véritable tapis : crocus, romarin, violettes, mimosas, etc… dans une symphonie odoriférante sinon enivrante : n’en n’est-il déjà pas là, une gamme de couleur toute faite ?
Chez Catherine et Bruno, tout est nature. Naturel, voire même nature au naturel.
Il me paraissait donc évident de décloisonner les espaces en laissant l’extérieur prendre sa place à l’intérieur.
Focus Rénovation :
J’ai retravaillé la lumière en apportant une touche architecturale aux plafonds, en désignant des zones suspendues pour y intégrer les éclairages artificiels. Spots et suspensions y ont donc trouvé leur place.
Les murs ont été enduits et lissés dans leur totalité, puis teintés d’un blanc mat pour faire confondre les murs et les plafonds, et faire oublier la faible hauteur sous les plafonds.
Certains autres murs ont été scénographiés de couleurs (le vert dans toute sa splendeur), de revêtements muraux aux motifs japonisants de chez ARTE. Les textures types marbres et céramiques veinés sont travaillées en toute hauteur et posées sans jointage pour apporter une nouvelle vision du volume.
Le chêne naturel domine. Mixé à d’autres placages de bois, ils ont été choisis pour apporter de la chaleur et pour conserver et souligner l’ADN des lieux qu’il ne fallait pas dénaturer.
Côté optimisation d’espace au franchissement du jardin d’hiver, nous avons astucieusement retravaillé les ébrasements afin d’y encastrer et intégrer dans les mêmes alignements, du mobilier : une façon design et bon marché de tromper l’œil et de maximiser les rangements.